La fête du contresens

C'est à la faveur d'une erreur de traduction que sainte Cécile est devenue la patronne des musiciens : elle a marché au supplice au son des orgues et non en jouant de l'orgue ; ce qui semble d'ailleurs plus crédible, à la réflexion. N'empêche qu'en son honneur il y a eu messe de mariachis aujourd'hui sur la place qui porte leur nom (or les mariachis sont classés patrimoine immatériel de l'humanité et ils ont essaimé partout dans le monde, y compris en Chine, en Ukraine ou au Canada) Bref : ambiance folklorique à défaut de recueillie. Le mieux restait tout de même le concert d'orgues à la cathédrale. Le reste de la journée s'est passé au cimetière de Belen édifié par un maçon dûment amateur de chiffres symboliques (et d'illusions d'optiques) : un hâvre de paix semé de mausolées du genre en ruines, où fleurissent des légendes urbaines pas piquées des hannetons ; et au musée d'archéologique de l'occident du Mexique, logé dans un splendide et immense ex-couvent et qui abrite une collection petite mais... costaude (si je puis dire) Et entre deux : chapelet d'églises, pas toutes coloniales pour le coup. Au rayon culinaire : j'ai goûté la spécialité locale, la torta ahogada ou sandouiche noyé (dans la sauce modérément piquante) au point qu'il se mange à la cuiller : les Mexicains seraient-ils en train d'inventer la soupe ?