Harlequinade

Je rassure (ou déçois ?) mon lecteur de Charente : mes velléités d’écriture ne mettront pas en péril le respect de sa vie privée.

Ce qui sera — je l’espère — le prochain chef d’œuvre de la littérature de supermarché, sur lequel je trime et sue en ce moment même (entre deux ploufs dans la pistoche familiale), ne s’intitulera pas Nuit d’ivresse et d’extase infinie au premier rendez-vous. D’une, parce que le titre est trop long. De deux, parce qu’il y eût été plus question de l’Énée de Didon que des nénés d’une dondon, et ça, c’est pas vendeur — même si le copain de Cassandre avait un super bel organe.

(Que ceux qui n’ont pas compris la private joke se replongent dans les Troyens. Virgile, à la sauce Berlioz, ça c’est du romantisme qui décape.)

Au cas où mon roman embryonnaire ne trouverait pas preneuse (éventualité désespérante mais à ne pas négliger) j’ai songé à d’autres pistes exotico-érotiques : Rendez-vous intime avec le roi de la clim’ ; Le fils de l’ambassadeur ne compte plus les succès ; Nuit caliente à Campeche ; Un rhum de trop à Mobay ; Attraction fatale à Barreal ou Un gringo chaud comme les braises d’un asado (cherchez l’intrus) L’avantage du rhum de trop, c’est que l’intrigue peut ensuite rebondir en milieu médical (il faudra juste que je pense à édulcorer les effets secondaires des antibios)

Cela dit, si je persiste à me cantonner dans le registre de l’autobiographie à peine déguisée — « Comprend qui peut » comme chantait Boby Lapointe — par souci (méritoire) de renouveler le genre, l’exploitation du filon des blouses blanches va m’obliger à précipiter mon héroïne dans les bras d’un infirmier psychiatrique à la retraite ; et ça, c'est pas glamour.

Enfin…

J’ai doublement honte de l’avouer (mais un zest de masochisme me pousse à l’écrire quand même) : D’une, c’est pas simple de torcher un roman d’amouououour. De deux, je me prends au jeu et j’en viens à aimer ça !